Le gouvernement allemand envisage de légaliser le cannabis

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Le gouvernement allemand envisage de légaliser le cannabis

Après des semaines de spéculation, les partis en pourparlers pour former un nouveau gouvernement allemand se sont mis d’accord sur un projet de légalisation de l’herbe à usage récréatif. Voici comment ils veulent s’y prendre.

Quel est le contexte de cette décision ?

Depuis le mois d’octobre, les trois partis “feux de signalisation” – appelés ainsi en raison des couleurs des sociaux-démocrates, des Verts et du FDP (parti libéral démocrate) – travaillent d’arrache-pied pour définir les détails d’un éventuel futur gouvernement en Allemagne.

Selon les informations du Spiegel, ils ont réussi à se mettre d’accord sur une question cruciale : la légalisation du cannabis.

Ce n’était un secret pour personne que les trois partis étaient favorables à la “libération de l’herbe” avant les élections. En fait, chacun d’entre eux avait envisagé de le faire sous une forme ou une autre dans leur manifeste pré-électoral.

Néanmoins, il y avait clairement différentes visions sur la table sur la façon de le faire, avec Christian Lindner du FDP suggérant en octobre que des ordonnances pourraient être nécessaires pour obtenir du cannabis en vente libre dans les pharmacies.

Ces derniers jours, cependant, le groupe de travail de la coalition sur la santé et les soins sociaux a confirmé que les partis ont réussi à se mettre d’accord sur un modèle de légalisation.

S’agit-il de cannabis médical ou récréatif ?

Les parties souhaitent légaliser l’usage récréatif du cannabis, c’est-à-dire son utilisation pour planer plutôt que pour des raisons médicales, comme le soulagement de la douleur. Le cannabis médical est légal en Allemagne depuis 2017, mais les fumeurs d’herbe récréative ont généralement dû se résoudre à l’acheter illégalement sur le marché noir ou à le faire passer clandestinement par la frontière depuis les Pays-Bas voisins

L’Allemagne aura-t-elle ses propres coffee shops à la néerlandaise ?

Bien que rien n’ait encore été finalisé, les derniers rapports des médias suggèrent que c’est le type de modèle que l’Allemagne cherche à introduire.

“Nous introduisons la distribution contrôlée de cannabis aux adultes à des fins de consommation dans des magasins autorisés”, ont écrit les parties dans le document de négociation.

Cela signifie que les consommateurs de cannabis peuvent acheter de l’herbe dans des locaux spécialement autorisés sans avoir besoin d’une quelconque prescription médicale.

Le choix d’un modèle de magasin sous licence permettra au gouvernement de vérifier la qualité et le contenu des produits vendus – un processus connu sous le nom de “drug-checking” – et d’introduire des mesures pour lutter contre la dépendance et prévenir la consommation de drogues par les mineurs.

“Nous mesurons toujours les réglementations à l’aune des nouvelles découvertes scientifiques et alignons les mesures de protection de la santé sur celles-ci”, indique la commission dans son rapport.

Le nouveau gouvernement prévoit de procéder à un examen de la nouvelle politique après quatre ans afin d’évaluer son impact et d’apporter des améliorations.

Pourquoi les politiciens voudraient-ils légaliser le cannabis ?

Ce n’est un secret pour personne que la légalisation du cannabis pourrait être une décision financière judicieuse pour les gouvernements à court d’argent. Selon les estimations récentes de différents instituts économiques, cette mesure pourrait rapporter jusqu’à 4,7 milliards d’euros au trésor public allemand chaque année.

Cette somme est constituée en grande partie de recettes fiscales supplémentaires, mais comprend également les économies réalisées par le système judiciaire, qui n’aurait plus à poursuivre les consommateurs d’herbe. Toutefois, les trois partis partisans des feux tricolores affirment que leurs motivations ne sont pas principalement financières. Ils estiment en effet que la vente contrôlée de cannabis permettrait d’assécher le marché noir illégal et de faire transiter l’herbe par des canaux réglementés, ce qui permettrait de contrôler la présence de substances nocives dans les produits et de mieux protéger les mineurs.

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