Projet pilote Bâle cannabis

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Projet pilote Bâle cannabis

Un premier pas en avant vers la légalisation du cannabis

Pendant des années, les villes suisses se sont battues pour pouvoir mener des études sur les dispensaires légaux de cannabis. Aujourd’hui, l’Office fédéral de la santé publique a donné son feu vert pour la première fois. La ville de Bâle est sur le point de devenir le premier canton suisse à vendre du cannabis à des fins récréatives. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a confirmé qu’il avait donné son feu vert à un projet pilote visant à analyser les effets du cannabis légal sur la ville.

Un essai pour étudier le fonctionnement de la légalisation du cannabis en Suisse :


Actuellement, le cannabis est considéré comme une drogue illégale et nocive en Suisse, où la consommation n’est autorisée que si le produit contient au maximum 1 % de la substance active connue sous le nom de THC, ou s’il est utilisé pour des raisons médicales. La fourniture de cannabis reste un acte criminel qui est visé par la police suisse.
Le nouvel essai comprendra 400 participants âgés de plus de 18 ans, qui pourront acheter du cannabis en pharmacie et le consommer à titre récréatif tout en étant surveillés par les autorités sanitaires suisses. Le projet est mené par le gouvernement cantonal, des cliniques psychiatriques et l’université de Bâle, et espère analyser l’effet de la dépénalisation du cannabis et concevoir des méthodes pour lutter contre sa propagation sur le marché noir.
Des villes suisses comme Zurich et Genève devraient tester la légalisation de la marijuana
De nombreuses autres villes suisses comme Zurich, Genève et Berne ont également demandé à participer à des essais similaires, après que le gouvernement a légalisé ces expériences en septembre 2020. Selon les estimations de l’OFSP, 220 000 personnes consomment régulièrement du cannabis en Suisse, bien qu’il reste illégal. L’OFSP a déclaré que l’essai mené à Bâle servira de base à la manière dont le cannabis pourra être légalisé et réglementé à l’avenir. Ils ont noté que ces dernières années, de nombreuses personnes se sont ouvertes à l’idée de consommer du cannabis, et le Conseil fédéral a voulu essayer de refléter cette attitude.

Tout savoir sur le projet pilote de la ville de Bâle

Le soir après le travail, avant la fermeture, une visite rapide en pharmacie pour acheter de la marijuana légalement deviendra bientôt une routine pour environ 400 amateurs de cannabis à Bâle. Pour la première fois en Suisse, une étude à grande échelle est menée dans le canton de Bâle-Ville afin d’étudier les comportements de consommation de cannabis.
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a approuvé mardi la première de plusieurs études pilotes avec lesquelles différentes villes veulent analyser les conséquences d’une vente légale de cannabis. Les villes travaillent à ces essais depuis des années. Le projet de Bâle durera initialement deux ans et demi, après quoi un bilan sera établi.

Du cannabis cultivé en Argovie :
L’étude est menée par les Cliniques psychiatriques universitaires de Bâle et l’Université de Bâle en collaboration avec l’OFSP. Les près de quatre cents participants peuvent acheter dans certaines pharmacies divers produits tels que des bourgeons de cannabis ou du haschisch et se faire conseiller au préalable.
Les produits sont fabriqués en Suisse, par un fournisseur de Zeiningen (Argovie), qui dispose d’une autorisation d’exemption de la Confédération. Tous les six mois, les participants seront interrogés sur leur comportement de consommation et leur bien-être. Par exemple, les chercheurs veulent savoir comment l’achat de cannabis par un canal contrôlé affecte la quantité consommée, la santé physique et mentale, ou le marché noir. Le département de la santé de Bâle-Ville ne craint pas une course à l’essai, comme l’a expliqué à la NZZ Lavinia Flückiger, du département des addictions. D’une part, la participation est soumise à diverses exigences : Seuls les adultes résidant à Bâle sont autorisés à participer. Il existe également des exigences en matière de santé. Et enfin, la participation n’est pas une aubaine sur le plan financier : Pour le cannabis, les prix en pharmacie sont basés sur ceux du marché noir. C’est la loi, en partie pour empêcher la revente dans la rue.
À Bâle, cela correspond à 7 à 20 francs par gramme, selon le type et la quantité. La fixation des prix n’a pas été si facile, explique Mme Flückiger : Lorsqu’on lui pose la question, elle ne veut pas dire exactement combien coûte le cannabis dans les pharmacies bâloises. Les produits sont vendus dans des emballages prêts à l’emploi, avec une teneur totale en THC ne dépassant pas 10 grammes par mois et par personne.

De longues procédures juridiques

Les villes de Zurich, Genève, Bâle, Berne et Winterthur ont donc cherché à obtenir des dérogations à la loi sur les stupéfiants (BetmG) pour permettre la distribution de cannabis, du moins dans le cadre d’essais scientifiques. S’en sont suivies des années de va-et-vient juridiques, jusqu’à ce que le Parlement révise la BetmG il y a un an et demi. Depuis lors, des études scientifiques pilotes locales et limitées dans le temps sur le cannabis sont autorisées.
Les villes ne sont pas les seules à faire usage de cette nouvelle option. L’association Cannabis Research, qui est soutenue par des politiciens principalement de centre-gauche pour l’instant, a également planifié plusieurs essais. L’association attache une grande importance à la réalisation de recherches quantitatives, comme l’a expliqué Paul-Lukas Good, président de l’association, à la NZZ : les données des sujets ayant un accès légal seraient comparées à celles d’un groupe de contrôle qui se procure du cannabis sur le marché noir. Il s’agit, selon lui, d’un complément précieux à ce que les villes tentent de faire. Affaire à suivre.

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