Le cannabis et le CBD ont toujours fait couler beaucoup d’encre. Depuis quelques temps cependant, c’est à cause des Jeux Olympiques que le sujet est revenu au-devant de la scène.
Après la suspension de la coureuse Sha’Carri Richardson, et l’annonce que Megan Rapinoe représente une marque de produits à base de CBD, les opinions fusent de toutes parts. Il serait peut-être temps de décanter la polémique et de répondre aux questions portant sur l’influence du CBD sur les performances sportives.
La prise de CBD constitue-t-elle une forme de dopage ?
Pour savoir si le CBD est un agent dopant, il faut se tourner vers l’Agence Mondiale Antidopage. C’est cette agence qui en responsable d’interdire les substances et les méthodes susceptibles de booster synthétiquement les performances sportives des athlètes.
A la question de savoir si la prise de CBD est une forme de dopage, la réponse est non. En effet, depuis septembre 2007, l’AMA a retiré le CBD (cannabidiol) de la liste des substances interdites en compétition. Notons toutefois que les autres substances, notamment le THC naturel ou synthétique, ne jouissent pas de ce nouveau statut.
En somme, le CBD n’est plus considéré comme une substance dopante. Le THC quant à lui, reste interdit. Et c’est bien l’un des facteurs qui ont conduit à la suspension pour 30 jours de la coureuse américaine Sha’Carri Richardson au début du mois de Juillet 2021.
Quelle utilité pour le CBD sur le plan sportif ?
Pour de nombreux internautes, la suspension de l’athlète américaine pour prise de cannabis semblait déjà trop dure. En particulier, à la veille des Jeux Olympiques, pour lesquels elle était pressentie gagnante. Les sentiments de frustration et l’injustice perçue de la situation n’ont fait que grandir depuis l’annonce que Megan Rapinoe intègre le CBD dans sa routine d’entraînement.
D’après les propos de la footballeuse américaine, l’utilisation de CBD vient substituer des produits pharmaceutiques synthétiques généralement recommandés aux athlètes. Notamment, pour gérer les douleurs après des blessures. Des substances qui contiennent de puissants opiacés et qui sont susceptibles de créer des dépendances graves.
L’athlète explique donc avoir substitué ces drogues par des produits à base de CBD pour :
- Gérer la douleur, pour se calmer après l’entraînement,
- Se relaxer plus tard dans la journée et
- Améliorer la qualité de son sommeil.
Autrement dit, la prise de CBD ne vise pas à booster sa performance. Il est plutôt question d’aider la récupération et d’apporter une réelle amélioration à sa qualité de vie au quotidien. C’est-à-dire que le CBD devient une alternative naturelle et plus complète, aux solutions dont la plupart des athlètes disposent aujourd’hui.
CBD et Cannabis : deux poids, deux mesures ?
Ces deux athlètes de standing olympique illustrent parfaitement la disparité qui existe entre le CBD et le cannabis, pris dans son entièreté. Tandis que l’une de ces substances commence à être acceptée, l’autre continue d’être interdite et criminalisée.
Sans surprise, cette disparité a des conséquences notables sur la recherche scientifique et sur le bien-être de milliers de personnes. En effet, le THC joue un rôle important dans le fonctionnement du cannabidiol. C’est l’une des raisons pour lesquelles un pourcentage de l’ordre de 0.2% est toléré à l’échelle Européenne (1% en Suisse).
Tant que le THC restera criminalisé, les interactions de ces substances et leurs effets thérapeutiques potentiels continueront d’être sous-explorés ; et par conséquent, sous-exploités.
Aussi, n’est-on pas en droit de s’interroger sur les potentiels bienfaits que pourraient avoir des alternatives naturelles, pour des athlètes qui vivent des situations de stress intense au quotidien ? Ne serait-il pas dans l’intérêt de tous, d’autoriser la prise de produits CBD de manière plus large, pour favoriser leur bien-être en compétition et hors compétition ?