Une décision étonnante
La Confédération Suisse a récemment voté à une écrasante majorité pour exiger des producteurs d’huile de CBD qu’ils incorporent une substance altérant le goût en quantité appropriée. En d’autres termes, ils seront contraints de rendre leurs huiles pratiquement impropres à la consommation. Cette technique, qui s’applique aux huiles de CBD fournies en Suisse, vise à décourager tous les consommateurs d’en acheter et d’en consommer. Peu de temps après que l’Association des chimistes cantonaux a jugé certains produits CBD impropres à la consommation, ce jugement a donné lieu à une nouvelle réglementation qui est rapidement entrée en vigueur.
De manière plus précise, la Confédération Suisse exigera des producteurs d’huile de CBD qu’ils incluent un dénaturant dans leur produit, à la concentration appropriée, afin de “décourager une ingestion orale excessive”. En d’autres termes, ils doivent rendre leurs huiles quasiment impropres à la consommation. Les produits existants peuvent rester sur le marché pendant six mois supplémentaires. Passé ce délai, ils ne seront plus disponibles à la vente. Preuve de l’importance de cette décision, elle a déjà été publiée dans la Lettre fédérale, qui est l’équivalent français du Journal officiel. La question de savoir si les “dénaturants” donneront un goût désagréable à l’huile ou la rendront immangeable reste entière.
Ces produits étaient auparavant classés par la législation suisse comme des “produits chimiques”, par opposition aux “produits alimentaires”.
Des huiles de CBD suisses trop fortement dosées
L’une des raisons de ce changement de situation est le résultat d’une profonde campagne marketing du secteur du CBD qui a élargi les allégations thérapeutiques de ses produits, explique cet expert genevois. « Le gouvernement veut maintenant reprendre le contrôle et légaliser la vente de cannabidiol comme médicament sur ordonnance. »
Selon une étude menée en février par l’Association des chimistes cantonaux suisses, la plupart des huiles étaient mal dosées. Une “affirmation lamentable” qui attirait l’attention des scientifiques. La restriction partielle de l’huile de CBD apparaît donc comme un vrai retour de bâton des autorités sanitaires. “Il faut agir comme une industrie”, argumente un responsable suisse qui a souhaité garder l’anonymat. Quand ce n’est pas le régulateur qui se met en travers du chemin, c’est l’industrie.
En ce qui concerne leur composition, 85% des marchandises faisant référence au CBD ont été jugées non conformes en février 2022. C’est le chimiste d’État Patrick Edder qui a fait cette affirmation étonnante. « Il est vrai que trouver de réelles traces de certains cannabinoïdes a
demandé beaucoup de travail, car le CBD ne provoque pas réellement de problèmes de dépendance ». Le gouvernement Suisse a donc mis en place un programme appelé “analyse de la taille des particules”. C’est ainsi qu’ils ont pu détecter spécifiquement le THC.
Un choix fondé sur des préoccupations de santé publique ?
“L’huile aromatisée au CBD ne doit pas être mise sur le marché ou fournie aux consommateurs à moins qu’elle ne contienne un dénaturant à une concentration appropriée pour dissuader l’abus par voie orale”, mentionnait un vaste arrêt daté du 24 mars. Par conséquent, même administrée par voie topique, toute huile de cannabis légère fabriquée en Suisse aura un goût et une odeur repoussante. Ne sommes-nous pas en train d’encourager les gens à fumer en les décourageant d’utiliser des huiles de CBD, dont on sait qu’elles sont sûres et pourraient les aider à soigner leurs maux ? Barbara Broes, vice-présidente de la SGCM-SSCM (Société suisse pour le cannabis en médecine), s’en inquiète.
Réponse dans les prochains mois. En attendant, voici une rapide analyse pour comprendre tous les composants principaux de l’huile de CBD :
Les composants principaux de l’huile de CBD et leurs utilités
De manière générale, voici la liste principale et exhaustive des composants de l’huile de CBD biologique :
• On retrouve tout d’abord l’huile extraite des graines de chanvre
• Ensuite bien évidemment le CBD selon la concentration souhaitée dans le produit final, estimé en pourcentage
• Divers acides gras essentiels comme les Omégas 6 et 3 • La vitamine E provenant des corps gras végétaux (comme la margarine…)
• Et enfin les terpènes organiques issues du chanvre (dont l’appellation et le rôle scientifique est d’agir en tant qu’ hydrocarbures insaturés)
Lorsque l’on évoque l’huile de CBD, il est fréquent de parler des terpènes la composant, agissant comme excellent accompagnateur, notamment dans son spectre complet (ou full spectrum, rassemblant les flavonoïdes, les cannabinoïdes et bien sûr mes terpènes). Mais que sont les terpènes et à quoi servent-elles ?
Les terpènes sont en fait des composés chimiques qui ont une structure similaire. Ils sont présents dans les plantes et peuvent aussi être présents chez les animaux, comme les insectes par exemple. Les terpènes sont aussi communément dénommés « composés végétaux secondaires ». Ils sont majoritairement réputés en raison de la puissance de leurs odorat et goût permettant ainsi d’aromatiser certaines huiles essentielles par exemple. On entend également parler des terpénoïdes. Le terme générique de terpénoïdes englobe l’ensemble des composés chimiques qui ont des terpènes comme facteur principal. Les terpénoïdes peuvent aussi comprendre d’autres substances végétales dites secondaires comme
substances amères ou les caroténoïdes notamment. Les cannabinoïdes sont donc par nature très semblable aux terpènes.
En addition, les terpènes appartiennent également aux substances végétales secondaires. Pour l’homme, ils ne font pas partie des nutriments dits d’essentiels pour le fonctionnement de l’organisme et font encore l’objet de nombreuses recherches sur leurs vertus principales. Certains effets bénéfiques pour la santé leur sont cependant propres, tels que la protection contre le cancer, la protection contre des arrêts cardiaques, la régulation de la tension artérielle, ou bien encore des effets anti-inflammatoires anti-stress.
En revanche, les données scientifiques contemporaines ne permettent pas d’affirmer à 100% l’ensemble de ces vertus citées précédemment. Par conséquent, aucune réelle recommandation ne peut être certifié légalement à ce jour, prescrivant ou indiquant un dosage ou une quantité d’apport en particulier. Il est donc important que les terpènes et les substances végétales secondaires ne soient pas consommés de manière isolée mais davantage dans un produit complet, un tout de la plante.